Dans Le Dernier Message, nous faisons la rencontre d’une nouvelle héroïne, Grace Campbell. Pouvez-vous nous la présenter ?
Grace est une belle Écossaise de 32 ans, inspectrice de police à Glasgow. Dans le travail, c’est une femme douce, qui a le sens de l’autodérision et est reconnue pour son étonnante empathie à l’égard des victimes qui se confient à elle sans retenue. C e profond sens de l’écoute lui vient probablement de sa vie solitaire. Car dans l’intimité, Grace a choisi de vivre absolument seule, sans famille, sans amis. Pourquoi ? Le secret de cette décision se cache derrière une porte blindée de son appartement… Un secret en lien avec sa récente période de surpoids qui lui a valu d’être mise au placard. Quand l’histoire commence, Grace a retrouvé une silhouette bien plus adaptée aux exigences de son métier. Mais, malgré ses efforts, sa hiérarchie l’ignore. Aussi, lorsque son supérieur l’appelle pour lui confier une enquête, faute d’autre inspecteur sous la main, elle sait qu’elle doit tout faire pour prouver qu’elle est de nouveau opérationnelle. Mais à quel prix ?
Le point de départ de votre intrigue est un crime particulièrement atroce. Celui-ci a été commis entre les murs du monastère de la petite île d’Iona battue par les vents. La victime est elle-même une énigme…
Quand Grace débarque dans ce monastère isolé, tous les moines sont suspects. D’ailleurs, les regards sont fuyants, les paroles feutrées et personne ne semble connaître l’identité de la victime. C’était un pensionnaire de la communauté qui louait une chambre depuis deux ans. On ne connaît que son prénom, Anton, et son habitude de rester enfermé des heures dans sa cellule sans que l’on sache ce qu’il y faisait. Mais la façon dont il a été assassiné, qui est inédite dans l’histoire de la criminalité, prouve à elle seule qu’il n’était pas n’importe qui.
Dans ce nouveau roman, nous partons donc en Écosse, pays que vous décrivez de manière très cinématographique. Que vous inspirent ces terres écossaises ?
Pour moi, ces terres sont le domaine des dieux et des géants, dont on peut deviner les dos courbés sur les montagnes crénelées, ou les dents, dans ces pieux noirs jaillis des plaines saturées de vert. C’est la terre des origines, là où les légendes ne peuvent qu’être vraies. La terre où les pierres palpitent des histoires de promesse et de vengeance éternelles. La terre où règne le temps, celui qui a précédé les hommes et qui leur survivra. C’est la terre des histoires par excellence. De celles que l’on doit déterrer un jour pour dire la vérité…
D’un roman à l’autre, vous sondez les parts d’ombre de l’humanité. Ici, vous évoquez l’évolution de l’intelligence humaine. Est-ce une manière d’exorciser vos peurs et vos propres préoccupations ?
Ce n’est pas tant les parts d’ombre de l’humanité qui m’intéressent que les idées, les phénomènes, les réalités qui nous façonnent, nous déforment et nous traumatisent sans que l’on se doute un seul instant de leur existence. J’aime mettre en lumière les idées qui changent tout, mais dont on ne parle pas. L’étincelle qui a déclenché Le Dernier Messageest venue de ce constat à la fois fascinant et terrifiant que, depuis une vingtaine d’années, l’intelligence humaine occidentale est en régression. Homo sapiens est sur Terre depuis des millénaires, et c’est à notre époque qu’il devient le plus bête ! Pourquoi maintenant ? Que s’est-il passé ? Est-ce le fruit du hasard ? Est-ce la conséquence de certains choix dont nous n’avons pas mesuré la portée ? Ou pire encore, est-ce programmé par certains ? La question est d’autant plus brutale que l’intelligence est le socle de toute notre survie en tant qu’espèce. Et comme on prédit une guerre de l’eau, c’est une guerre de l’intelligence qui se profile…
Sans dévoiler toute l’intrigue, pouvez-vous nous en dire plus sur ce « dernier message », qui nous entraîne dans des pensées vertigineuses ?
Il est important de savoir que j’écris uniquement des thrillers basés sur des faits réels. Des faits méconnus mais réels. Le Dernier Message est fondé sur des recherches scientifiques actées dans le milieu universitaire, mais qui ne sont pas encore arrivées aux oreilles du grand public. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas parce qu’elles sont par trop déstabilisantes. Ces découvertes sont, comme vous le dites, réellement vertigineuses parce qu’elles changent toutes nos croyances. Et quand je dis « on », c’est « vous » aussi. Ce sont des choses dont vous avez entendu parler depuis que vous êtes tout petit et que vous croyez vraies, mais qui en réalité ne le sont plus… Donc la seule chose que je puisse vous dire avec certitude, c’est que ce dernier message devrait vous plonger dans un état fort bizarre…
Votre héroïne a un passé compliqué et mystérieux qui éveille la curiosité des lecteurs. Va-t-on continuer à la découvrir dans vos prochains romans ?
Grace est une femme qui a une histoire personnelle dense et complexe. Ce qu’elle cache derrière cette porte blindée et dont elle ne veut dévoiler le contenu pour rien au monde va devoir s’ouvrir un jour…